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Page:Livre d'hommage des lettres françaises à Émile Zola, 1898.djvu/18

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Le danger maintenant est signalé. À nous de prendre contre lui des mesures efficaces. Sus à la « presse immonde », aux journaux de calomnies et de scandales qui trompent sciemment l’opinion ou la maintiennent dans l’ignorance ! Sus au militarisme ! À bas la tyrannie du sabre ! Vive la Liberté ! Vive l’Égalité ! Vive la Fraternité ! Vive la Justice.

Ph. DUBOIS,
rédacteur à l’Aurore.

Il y a toujours eu dans le monde des hommes qui, se tenant en dehors de toute secte, de toute communion politique ou religieuse, se sont attachés à servir l’humanité pour elle-même, et que leur indépendance a fait délaisser par tous les partis. Comme ils étaient des sages, quelques-un encore les seuls sages de leur époque, ils se sont facilement consolés des dédains, des insultes, des sévices de leurs concitoyens, et c’est à peine si le plus grand d’entre eux a eu un instant de défaillance, au moment d’être mis en croix.

Sa douleur eut été plus impersonnelle et par là plus cruelle si sa prescience divine lui eut révélé à ce moment les conséquences du crime politique et religieux dont il était la victime, et surtout s’il avait pu voir, à dix-huit cents ans de là, tout un peuple de disciples s’acharner à son tour sur un juif et s’écrier encore « nous voulons Barabbas ! ».

De quel côté serait-il aujourd’hui, s’il avait à prendre parti, à coup sûr, il l’eut fait sans violences. Il avait