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tion à la fois subtile et sagace rendent sa mort regrettable pour sa patrie, qu’il a servie avec dévouement.

Le rédacteur de cette préface remercie personnellement le savant Celtiste, M. Hennessy, de l’avoir tiré plus d’une fois d’embarras quand il était aux prises avec les difficultés du texte irlandais. M. Hennessy grâce à son érudition subtile, profonde, sans pédanterie et de bonne humeur, est le type exact du lettré celtique et la providence des traducteurs empêchés.

En pénétrant le sens du Leabar Gabala, ou constate l’accord de cet ouvrage avec les autres cosmogonies et mythologies.

Ceasair symbolise l’époque de la polygamie, en usage à l’origine des nations. Le radical Ceas, obscurité, nous reporte à la période où notre naissante planète était encore enveloppée d’une épaisse couche de vapeur. Le père de Céasair, Biot ou le Vivant porte un nom également significatif.

Partolan, de Partas, paradis, et sa femme Dealgnat, l’Injuste, indiquent l’époque des premières lois. L’adultère de Dealgnat a de l’analogie avec le péché d’Ève.

Les Némédiens c’est-à-dire les Célestes correspondent aux dieux Olympiens qui portent aussi le nom d’Uraniens, c’est-à-dire célestes. Les premiers combattent avec les Fomoriens, comme les seconds avec les Titans.

Les Fir-bolgs et les Tuata de Danan symbolisent l’époque des héros et des demi-dieux.

Enfin les Gaedils, fils de Miléad, c’est-à-dire du Militaire, caractérisent l’époque guerrière ou homérique.

Le détail du Leabar Gabala nous change du classique. C’est un mérite. Si on veut le nier, il faut se rappeler que les récits classiques, tant dans leur narration que dans leur chronologie, sont très contestables et ne peuvent servir d’étiage rigoureux à la vérité.

H. L.
Paris, avril 1884.