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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/185

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par M. Locke.

leur bas-âge, au gouvernement d’un seul homme, et leur ayant appris que, lorsqu’il étoit exercé avec soin, diligence et affection, à l’égard de ceux qui y étoient soumis, il suffisoit, pour protéger et procurer tout le bonheur qu’on pouvoit espérer raisonnablement ; il ne faut pas s’étonner si les hommes se sont attachés à cette forme de gouvernement, à laquelle ils avoient été accoutumés tous dès leur enfance et qu’ils avoient, outre cela, trouvée, par l’expérience aisée et sûre. On peut ajouter à cette réflexion, que la monarchie étant quelque chose de simple, et qui se présentoit de soi-même à l’esprit des hommes, que l’expérience n’avoit pas encore instruits des différentes formes possibles du gouvernement, et qui n’avoient aucune idée de l’ambition ou de l’insolence des empires, ils n’ont pu se mettre en garde contre les maux de l’autorité suprême, et les inconvéniens du pouvoir absolu, que la monarchie dans la succession des tems devoit s’attribuer et exercer. On trouvera de même moins étrange, qu’ils ne se soient pas mis en peine de penser aux moyens de réprimer les entreprises outrées de ceux à qui ils avoient commis l’autorité, et de balancer le pouvoir du gouvernement,