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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/325

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par M. Locke.

et de la dépendance, s’il y en avoit auparavant, et fait qu’on est en droit d’établir une nouvelle puissance législative, comme on trouve à propos ; et qu’on peut, avec une liberté entière, résister à ceux qui, sans autorité, veulent imposer un joug fâcheux, et assujétir à des choses contraires aux loix et à l’avantage de l’état. Chacun est maître, sans doute, et peut disposer de sa volonté particulière, lorsque ceux qui, par le desir et le consentement de la société ont été établis pour être les interprêtes et les gardiens de la volonté publique, n’ont pas la liberté d’agir comme ils souhaiteroient, et conformément à leur commission ; et que d’autres usurpent leur autorité, et se portent à faire des loix et des réglemens, sans en avoir reçu le pouvoir.

III. Voilà comme les choses arrivent d’ordinaire dans les États, quand ceux qui ont été revêtus d’autorité abusent de leur pouvoir. Du reste, il n’est pas aisé de considérer ces sortes de cas comme il faut et sans se tromper, à moins qu’on n’ait une idée distincte de la forme de gouvernement dont il est question. Supposons donc un État où,

1o. Une seule personne ait toujours le