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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/48

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Du Gouvernement Civil,

la raison, et fait voir qu’il renonce aux principes de la nature humaine, et qu’il est une créature nuisible et dangereuse ; chacun est en droit de le punir : mais celui qui en reçoit immédiatement et particulièrement quelque dommage ou préjudice, outre le droit de punition qui lui est commun avec tous les autres hommes, a un droit particulier en cette rencontre, en vertu duquel il peut demander que le dommage qui lui a été fait, soit réparé. Et si quelque autre personne croit cette demande juste, elle peut se joindre à celui qui a été offensé personnellement, et l’assister dans le dessein qu’il a de tirer satisfaction du coupable, ensorteque le mal qu’il a souffert, puisse être réparé.

VIII. De ces deux sortes de droits, dont l’un est de punir le crime pour le réprimer et pour empêcher qu’on ne continue à le commettre, ce qui est le droit de chaque personne ; l’autre, d’exiger la réparation du mal souffert : le premier a passé et a été conféré au magistrat, qui, en qualité de magistrat, a entre les mains le droit commun de punir ; et toutes les fois que le bien public ne demande pas absolument qu’il punisse et châtie la violation des loix ; il peut,