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AVERTISSEMENT

quer plus d’une fois, ** Voyez entr’autres endroits le §. 23. du Ch. III. Liv. I. que la ſoûmiſſion aveugle aux ſentimens des plus grands hommes, a plus arrêté le progrès de la Connoiſſance qu’aucune autre choſe. Je me contenterai donc de dire un mot de ma Traduction, & de la diſpoſition d’Eſprit où doivent être ceux qui voudront retirer quelque profit de la lecture de cet Ouvrage.

Ma plus grande peine a été de bien entrer dans la penſée de l’Auteur ; & malgré toute mon application, je ſerois ſouvent demeuré court ſans l’aſſiſtance de M. Locke qui a eu la bonté de revoir ma Traduction. Quoi qu’en pluſieurs endroits mon embarras ne vînt que de mon peu de pénétration, il eſt certain qu’en général le ſujet de ce Livre & la maniére profonde & exacte dont il eſt traité, demandent un Lecteur fort attentif. Ce que je ne dis pas tant pour obliger le Lecteur à excuſer les fautes qu’il trouvera dans ma Traduction, que pour lui faire ſentir la néceſſité de le lire avec application, s’il veut en retirer du profit.

Il y a encore, à mon avis, deux précautions à prendre, pour pouvoir recueillir quelque fruit de cette lecture. La prémiére eſt, de laiſſer à quartier toutes les Opinions dont on eſt prévenu ſur les Queſtions qui sont traitées dans cet Ouvrage, & la ſeconde, de juger des raiſonnements de l’Auteur