Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/128

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plutôt qu’à toute autre personne, et qu’il ne paraît pas qu’il ait jamais autorisé aucun homme pour forcer les autres de recevoir sa religion. Le consentement du peuple même ne saurait donner ce pouvoir au magistrat ; puisqu’il est comme impossible qu’un homme abandonne le soin de son salut jusques à devenir aveugle lui-même et à laisser au choix d’un autre, soit prince ou sujet, de nous prescrire la foi ou le culte que nous devons embrasser. Car il n’y a personne qui puisse, quand il le voudrait, régler sa foi sur la conscience d’un autre. Toute la vertu et la force de la vraie religion consiste dans la persuasion intérieure de l’esprit ; et la foi n’est plus foi, si l’on ne croit point. Quelques dogmes que l’on suive, à quelque culte extérieur que l’on se joigne, si l’on n’est pleinement convaincu