Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/147

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bornes de la justice ; il faut exercer la bienveillance et la charité envers tout le monde. C'est ce que l’Évangile ordonne, que la raison persuade, et que la société, que la nature a établie entre les hommes, exige. Si votre frère s’égare du droit chemin, il en portera seul la peine, il ne vous en revient aucun mal; et vous ne devez pas le dépouiller des biens de cette vie, parce que vous croyez qu’il ne jouira pas de celle qui est à venir.

Ce que je viens de dire de la tolérance mutuelle que les particuliers, qui diffèrent sur le chapitre de la religion, doivent avoir les uns pour les autres, se doit aussi entendre de toutes les Églises, qu’on peut regarder, en quelque manière, comme des personnes. Il n'y en a point qui ait aucun droit sur les autres, non pas même lorsque le magistrat civil se trouve de son côté,