Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/156

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Il ne suffit pas aux ecclésiastiques de s’abstenir de toute violence, de toute rapine et de toute persécution : puisqu’ils se disent les successeurs des apôtres, et qu’ils se chargent d’instruire les peuples, il faut qu’ils leur enseignent à conserver la paix et l’amitié avec tous les hommes, et qu’ils exhortent à la charité, à la douceur et à la tolérance mutuelle les hérétiques et les orthodoxes, tant ceux qui se trouvent de leur opinion que ceux qui en diffèrent ; tant les particuliers que les magistrats, s’il y en a quelqu’un qui soit membre de leur Église. En un mot, il faut qu’ils travaillent à éteindre cette animosité, qu’un zèle indiscret, ou que l’adresse de certaines gens allume dans l’esprit des différentes sectes qui partagent le christianisme. Si l’on prêchait la paix et la tolérance, quel fruit n'en reviendrait-il pas à l’Église et