Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/170

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apparence qu’il s’intéresse à mon salut plus que moi-même. Entre tous les rois des Juifs, combien n’y en eut-il pas qui abandonnèrent le culte du vrai dieu, et qui auraient engagé dans l’idolâtrie et la perdition tous les israélites qui auraient eu la faiblesse de leur rendre une obéissance aveugle ? Cependant, vous m’exhortez à avoir bon courage, et vous m’assurez même qu’il n’y a point de risque, parce qu’aujourd’hui le magistrat n’ordonne pas au peuple de suivre ses règlements sur le chapitre de la religion, et qu’il ne fait qu’autoriser par une loi civile les décrets de l’Église. Mais de quelle Église me parlez-vous, je vous prie ? N’est-ce pas de celle que le prince adopte, et ne juge-t-il pas de la religion, lui qui me contraint par les lois et par la violence de me joindre à une telle ou à une telle Église ?