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Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/174

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consulter les ecclésiastiques qui ne sont pas de leur religion.

Mais ce qu’il y a de capital et qui tranche le nœud, c’est qu’à supposer que la doctrine du magistrat est la meilleure, et que le chemin qu’il ordonne de suivre est le plus conforme à l’Évangile, malgré tout cela, si je n’en suis pas persuadé moi-même du fond du cœur, mon salut n’en est pas plus assuré. Je n’arriverai jamais au séjour des bienheureux par une route que ma conscience désapprouve. Je puis m’enrichir à faire un métier qui me déplaît, et opérer ma guérison par l’usage de certains remèdes dont la vertu m’est suspecte ; mais je ne saurais obtenir le salut par la voie d’une religion que je soupçonne être fausse, ni par la pratique d’un culte que j’abhorre. Un incrédule a beau affecter un extérieur honnête et bien réglé, il n’y