Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/189

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cela n’intéresse que ceux qui la lui offrent : le magistrat doit seulement empêcher que le public ne reçoive aucun dommage, et qu’on ne porte aucun préjudice à la vie ou aux biens d’autrui. Du reste, ce qu’on pouvait employer à un festin, peut être aussi destiné à un sacrifice. D'ailleurs, s’il arrivait par hasard, qu’il fût de l’intérêt du public de s’abstenir pour quelque temps de la tuerie des bœufs, pour en laisser croître le nombre, qu’une grande mortalité aurait fort diminué, qui ne voit qu'alors il serait permis au magistrat d'interdire à tous ses sujets de tuer aucun veau, quelque usage qu’ils en voulussent faire ? Mais en pareil cas, la loi ne regarde pas la religion, mais la politique, et le magistrat ne défend pas d’immoler des veaux, mais de les tuer.

Vous voyez à présent quelle différence