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Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/195

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et par le feu, vous n’avez qu’à vous appliquer la supposition que je viens de faire ; elle s’adresse à vous. Du moins, il n’y a pas plus de justice à ravir aux infidèles de l’Amérique leurs biens, qu’à les ôter en Europe aux sectaires, qui ne suivent pas la religion dominante du pays, où ils vivent ; et il ne faut jamais, sous ce prétexte, violer, ici non plus que là, les droits les plus légitimes de la nature et de la société.

Mais l'idolatrie, me direz-vous, est un péché et, par conséquent, on ne doit pas la souffrir. Si vous disiez, il faut donc l’éviter avec soin, votre conséquence serait juste ; mais il ne s’ensuit pas que le magistrat la doive punir, parce que c’est un péché : autrement il aurait le droit d’employer le glaive contre tout ce qu’il regarde comme des péchés envers Dieu. L’avarice, la dureté pour les pauvres, l’oisiveté et