Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/200

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2. Les étrangers, qui n’étaient pas membres de la république d’Israël, n’étaient pas forcés à observer les rites de la loi de Moïse. Au contraire, dans le même endroit de l’Exode (XXII, 20, 21), où il est dit que tout Israélite idolâtre serait mis à mort, il est défendu de vexer et d’opprimer les étrangers. Il est vrai qu’on devait exterminer et mettre à l'interdit les sept nations qui possédaient la terre promise aux Israélites. Mais leur idolâtrie n’en fut pas la cause ; autrement, pourquoi aurait-on épargné les Moabites, et d’autres nations idolâtres ? Voici donc ce qui en est. Dieu, qui était le roi des juifs d’une manière toute particulière, ne pouvait pas souffrir qu’on adorât dans son royaume, c’est-à-dire dans le pays de Canaan, un autre souverain. Ce crime de lèse-majesté au premier chef était absolument