Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/205

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sujets. Si un papiste croit que ce qu’un autre appelle du pain est le véritable corps de Jésus-Christ, il ne fait aucune injure à son prochain. Si un Juif ne croit pas que le Nouveau Testament soit la parole de Dieu, les autres en jouissent-ils moins de tous leurs droits civils ? Et si un païen rejette le Vieux et le Nouveau Testament, faut-il le punir comme un mauvais citoyen qui est indigne de vivre ? Soit que l’on croie, ou que l’on ne croie pas ces choses, le pouvoir du magistrat et les biens des sujets sont à couvert et en sûreté. J’avoue que ces opinions sont fausses et absurdes ; mais les lois ne décident pas de la vérité des dogmes ; elles n’ont en vue que le bien et la conservation de l’État et des particuliers qui le composent. Ce n'est pas tout, il serait à souhaiter qu'on permît un jour à la Vérité de se