Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est ce qui engage les hommes à de nouveaux soins, et à s’occuper des choses qui regardent la vie présente. Mais leur corruption est si grande, qu’il y en a plusieurs qui aiment mieux jouir du travail des autres que de s’y adonner eux-mêmes. De sorte que, pour se conserver la jouissance de leurs biens et de leurs richesses, ou de ce qui leur sert à les acquérir, comme sont la force et la liberté du corps, ils sont obligés de s’unir ensemble, afin de se prêter un secours mutuel contre la violence, et que chacun puisse jouir sûrement de ce qui lui appartient en propre. Mais ils doivent laisser à chaque particulier le soin de faire son salut, puisque l’acquisition de ce bonheur éternel dépend de son industrie, et non pas de celle d’un autre ; qu’il n’y a point de force extérieure, qui lui puisse ravir l’espérance qu’il en a