Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/212

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qu’il a, que le public jouisse de la paix et de tous les avantages qui lui sont nécessaires, qu’il augmente en force et en richesse, et qu’il ait, autant qu’il est possible, les moyens de se défendre par lui-même contre l'invasion des étrangers.

Cela posé, il est clair que le magistrat ne peut faire des lois que pour le bien temporel du public ; que c’est l’unique motif qui a porté les hommes à se joindre en société les uns avec les autres, et le seul but de tout gouvernement civil. On voit aussi, par là, que chacun a la pleine liberté de servir Dieu de la manière qu’il croit lui être la plus agréable, puisque c’est du bon plaisir du Créateur que dépend le salut des hommes. Il faut donc qu’ils obéissent premièrement à Dieu, et ensuite aux lois.

Mais si le magistrat, me direz-vous, ordonne des choses qui répugnent