Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/229

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gouvernement est doux et modéré ; au lieu que l’injustice et la tyrannie causent presque toujours le trouble et le désordre. Je ne doute pas qu’il n'y ait des séditieux, qui couvrent leurs mauvais desseins du beau prétexte de la religion : mais aussi combien de personnes ne punit-on pas injustement pour la religion même qu'ils professent ? Croyez-moi, cet esprit de révolte, dont on fait tant de bruit, n’est pas attaché à quelques Églises particulières, ou à certaines sociétés religieuses ; il est commun à tous les hommes, qui n’oublient rien pour secouer le joug, sous le poids duquel ils gémissent. Que diriez-vous, la religion mise à part, si un prince s’avisait de distinguer ses sujets, selon la différence du teint ou des traits de leur visage ; en sorte que ceux qui auraient les cheveux noirs et les yeux bleus, ne pussent faire aucun commerce, ni