Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/231

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magistrat ? Oui sans doute, puisque le dernier defend une chose qui doit être permise, et qui est même nécessaire. Si l'on est reduit à violer ses ordres, c'est cela même dont je me plains, c’est la source de tout le mal, et la calamité de notre patrie. D’où vient que le concours des hommes dans une Église choque plus, qu’au théâtre ou à la promenade ? Sont-ils moins vicieux et moins turbulents ici que là ? Non, sans doute, mais l'affaire est, qu’on les maltraite lorsqu’ils s’assemblent pour prier Dieu, et qu'on conclut de ce procedé qu’ils ne méritent aucune tolérance. Qu’on change les loix établies à l'égard de certaines sectes, qu’on leur rende la même justice qu'à tous les autres sujets ; qu’on les délivre des peines et des amendes, et l’on verra bientôt le calme succéder à l’orage, la paix et la tranquillité