Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/274

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même assez de tems & d’occasions, pour se munir de tout ce qu’il lui faut pour repondre à cette Idée, si, par une petitesse d’Esprit, il ne renonce lui-même aux secours qu’il a en main. Je ne dis pas que pour être bon Geographe, il faille qu’un Homme parcoure toutes les Montagnes, les Rivieres, les Promontoires, les Bayes & les Ports qui sont sur la face de nôtre Globe ; ni qu’il visite les Batimens & qu’il arpente les Terres, comme s’il en vouloit faire une aquisition. Mais l’on m’avouëra qu’un Homme, qui voiage souvent dans un Païs, & qui le traverse de tous les côtez, le connoîtra mieux qu’un autre, qui semblable à un Cheval attaché à une Rouë, suit toujours le même sentier, & se renferme dans les bornes étroites d’un ou de deux Champs qui lui plaisent. Tout Homme qui s’informera des meil-

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