Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/279

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des Dons de la Nature, ne sont que le fruit de l’Exercice, & qu’elles n’arrivent à quelque degré de perfection que par des Actes réïterez. Il y a des Hommes, par exemple, qui savent railler agreablement, & d’autres qui s’entendent à faire de petits Contes fort à-propos & d’une maniere plaisante. On croit d’ordinaire que c’est un pur effet de la Nature, d’autant plus qu’on n’aquiert point ces Talens par des Regles, & que ceux qui excellent dans l’un ou l’autre, ne s’apliquent jamais à les aprendre comme un Art. Mais si l’on aprofondit la chose, on verra qu’un bon mot, ou un petit Conte qui a eu le bonheur de reüssir & de gagner l’aprobation de quelcun, a excité le Diseur à y revenir de nouveau, & a tourné ses pensées & ses efforts de ce côté-là, jusqu’à ce qu’enfin il s’y est aquis peu-à-peu une si

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