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Sans prétendre trancher les nombreuses questions soulevées par le nouveau document, essayons en terminant de résumer les points acquis.

L’apocalypse de Pierre, estimée très haut à l’origine, puis tombée comme toute la littérature apocalyptique dans un certain discrédit, a pourtant exercé fort longtemps son influence, sinon dans les cercles officiels, du moins dans les milieux populaires. C’est peut-être par elle qu’est entrée dans la littérature chrétienne cette sombre peinture des tourments de l’enfer qui a eu une si prodigieuse fortune. Par l’intermédiaire de l’apocalypse de Paul, très goûtée pendant le moyen âge[1], notre livre a, en tous

  1. On en possède des traductions en latin, en français, en allemand, en anglais : deux versions latines ont été publiées, en même temps qu’un texte allemand, par M. Herman Brandes, Visio Pauli, ein Beitrag zur Visionslitteratur, mit einem deutschen und zwei latein. Texten, Halle, Niemeyer, 1885 ; cf. aussi James, op. cit., p. 65. Sur les versions anglaises, cf. Brandes, op. cit. et Englische Studien, t. VII. Sur les versions françaises, voyez. P. Meyer, Romania, VI, 1877, p. 11 ; Brandes, ll. cc. d’après M. Meyer, il n’y en a pas moins de cinq en vers ; celle du moine anglo-saxon, Adam de Ros, qui paraît avoir été connue de Dante, a été publiée dès 1834, par De la Rue, Essais historiques sur les bardes, les jongleurs et les trouvères normands et anglo-