Page:Lods - L'évangile et l'apocalypse de Pierre.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II. — IDENTITÉ DU FRAGMENT


Le fragment d’apocalypse qu’on vient de lire appartenait à une apocalypse de Pierre. M. Bouriant, avec beaucoup de perspicacité, l’a reconnu dès l’abord. Le disciple qui parle ici à la première personne et qui se donne pour le porte-parole de ses compagnons ne peut guère être que le prince des apôtres. Un passage de Clément d’Alexandrie transforme l’hypothèse de M. Bouriant en une quasi certitude : on lit dans les Eclogae propheticae, § 41 : « C’est pourquoi Pierre aussi dit dans l’apocalypse : et un éclair de feu jaillissant de ces enfants et frappant les yeux des femmes », ϰαὶ ἀστραπὴ πυρὸς πηδῶσα απὸ τῶν βρεφῶν ἐϰείνων ϰαὶ πλήσσουσα τοὺς ὀφθαλμοὺς τῶν γυναιϰῶν. Ce sont les idées et presque les termes mêmes du v. 26 de notre fragment : « et vis-à-vis d’elles (des femmes), il y avait beaucoup d’enfants, qui avaient été mis au monde avant terme ; assis ils pleuraient ; et des flammes de feu jaillissaient d’eux et frappaient les femmes aux yeux. »

Il est vrai que dans les écrits tant de Clément d’Alexandrie que de Macaire de Magnésie, on