LIVRE TROISIÈME.}}
La comparaison doit toujours s’établir entre des accidents rapprochés les uns des autres et presque semblables. S’ils sont fort éloignés, les différences sont de toute évidence, la supériorité de l’un sur l’autre est incontestable, et la discussion n’a point à s’en occuper. Ainsi, un accident, une chose est préférable à une autre, quand c’est un bien plus durable, moins passager ; quand elle a pour elle l’assentiment, l’opinion générale ou celle des sages ; quand elle est désirable en soi, et que l’autre n’est désirable qu’en vue d’une chose différente ; quand elle produit directement de bons effets, au lieu de ne les produire que médiatement par une autre ; quand elle est absolument bonne, au lieu de ne l’être qu’à certains égards, etc., etc., etc.
Une chose est encore préférable à une autre, quand ses conséquents sont meilleurs ; quand elle amène du plaisir à sa suite ; quand elle n’entraîne pas de douleur après elle ; quand elle suffit à elle seule pour rendre heureux ; quand elle est d’acquisition