Page:Lois de Manou, trad. Loiseleur-Deslongchamps, 1833.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cherches profondes auxquelles il s’est livré sur la philosophie indienne, le mettent à même, sans aucun doute, d’aborder cette question difficile, et de la résoudre à la grande satisfaction des Indianistes : pour moi, j’ai dû adopter simplement l’interprétation de Coulloûca-Bhatta sans la discuter ; c’était le seul parti que j’eusse à prendre.

L’extrême concision du Texte de Manou était, pour les scholiastes Indiens, une belle occasion d’exercer leur sagacité ; aussi ce code ne manque-t-il pas de commentateurs. Parmi eux, on cite, comme les plus habiles, Médhâtithi, fils de Bîraswâmî-Bhatta, Govindarâdja, Dharanidhara et Coulloûca-Bhatta. Ce dernier est le plus estimé. « Son commentaire, dit William Jones, est peut-être le plus précis, le plus lumineux, le moins fastueux, le plus savant, le plus profond, et encore le plus agréable qui ait été composé sur aucun auteur ancien ou moderne, européen ou asiatique. » On ignore à quelle époque vivait Coulloûca ; il nous apprend lui-même qu’il appartenait à une famille honorable du district de Gaur dans le Bengale, mais qu’il avait fixé sa résidence parmi les savans sur les bords du Gange à Câsi (Bénarès). J’ai presque toujours pris pour guide son commentaire, qui se trouve joint au Texte de Manou dans les deux éditions du Mânava-Dharma-Sâstra, publiées à Calcutta ; mais je me suis aussi aidé d’un autre commentaire fort clair et fort précis en général, qui accompagne le Texte de Manou dans un des deux manuscrits de la Bibliothèque du Roi, et dont l’auteur est appelé Râghavânanda. À l’exemple du traducteur anglais, j’ai fait imprimer en italique la partie du commentaire que j’ai intro-