Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/167

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M. Harnack n’insiste pas sur cette flexibilité de l’Eglise romaine ; il semble y voir un défaut plutôt qu’un mérite, et sans doute il n’en estime pas suffisamment l’importance au point de vue de la philosophie générale du christianisme et de son histoire. Mais il est assez piquant de rencontrer un protestant libéral et un savant qui incline à penser que l’Eglise romaine change trop, ou qui est disposé à s’étonner qu’elle change tant et si facilement. Combien d’autres lui reprochent de ne pas changer assez !


II

Bien qu’on le répète depuis plusieurs siècles, il est difficile de comprendre, si l’on n’y est préparé par une éducation théologique spéciale, comment la société du Christ était quelque chose de plus invisible et de plus intérieur que l’Eglise romaine. Cette société, comprenant ceux qui adhéraient à l’Évangile de Jésus, n’était pas formée de purs esprits qui n’auraient eu d’autre lien entre eux que la communauté d’un sentiment. Elle n’était pas nombreuse, mais plus on