Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/202

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dont s’exerce l’action de l’Eglise, l’historien ne peut pas contester que le catholicisme ait été, qu’il soit encore le service de l’Evangile, continué depuis les temps apostoliques.

La puissance d’adaptation que l’on reconnaît à l’Eglise romaine est son plus beau titre à l’admiration de l’observateur impartial. Il n’en résulte pas que l’Église altère l’Évangile ou la tradition, mais qu’elle sait comprendre les besoins des temps. Ne nous lassons pas de répéter que l’Evangile n’était pas une doctrine absolue et abstraite, directement applicable à tous les temps et à tous les hommes par sa propre vertu. C’était une foi vivante, engagée de toutes parts dans le temps et le milieu où elle est née. Un travail d’adaptation a été et sera perpétuellement nécessaire pour que cette foi se conserve dans le monde. Que l’Église catholique l’ait adaptée et l’adapte encore, qu’elle s’adapte elle-même continuellement aux besoins des temps nouveaux, ce n’est point la preuve qu’elle oublie l’Évangile ou méprise sa propre tradition, mais qu’elle veut faire valoir l’une et l’autre, qu’elle a le sentiment de ce qu’ils ont de flexible et de constamment perfectible.