Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/210

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plutôt qu’à celui du dogme. « La piété et la théologie d’Augustin étaient une résurrection particulière de l’expérience et de la doctrine pauliniennes du péché et de la grâce, de la faute et de la justification, de la prédestination divine et du défaut de liberté humaine. » « Jusqu’à nos jours, dans le catholicisme, la piété intérieure, vivante, et la façon de l’exprimer ont été essentiellement augustiniennes. » Et le savant théologien de signaler ce contraste de la piété la plus individuelle avec l’Eglise du droit et de l’impérialisme ! Tous les réformateurs catholiques ont été augustiniens. Il est vrai que « l’Eglise a joint à son dogme de la grâce, conçu essentiellement d’après Augustin, une pratique de la confession qui menace de rendre ce dogme complètement inefficace. Mais si larges qu’elle fasse ses limites, afin de pouvoir retenir tous ceux qui ne se révoltent pas contre elle, non seulement elle supporte ceux qui pensent comme Augustin du péché et de la grâce, mais elle souhaite que chacun, autant que possible, sente aussi fortement que lui la gravité du péché et le bonheur d’appartenir à Dieu [1]. »

  1. Pp. 160-163.