Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur la Bible tout entière. L’œuvre de l’exégèse traditionnelle, d’où l’on dirait que le dogme sort par une lente et continuelle élaboration, semble en contradiction permanente avec les principes d’une interprétation purement rationnelle et historique. Il est toujours sous-entendu que les anciens textes bibliques et aussi les témoins de la tradition doivent contenir la vérité du temps présent ; et on l’y trouve parce qu’on l’y met. Les théologiens catholiques ont eu un sentiment assez juste de cet état de choses lorsqu’ils ont établi que l’infaillibilité de l’Eglise s’applique aux définitions dogmatiques, non aux considérants qui les ont motivées, quand même ces considérants seraient exprimés dans les déclarations officielles des conciles et des papes. Une distinction du même genre ne serait pas inutile pour le Nouveau Testament, où l’on voit la résurrection des morts démontrée par le texte : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob [1] », l’histoire d’Agar et de Sara certifier l’indépendance du chrétien à l’égard de la Loi mosaïque [2], et, d’une manière générale, les citations de l’Écriture

  1. MARC, XII, 26 (Ex. III, 6).
  2. GAL. IV. 21-31.