Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/261

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d’huile, l’imposition des mains. L’acte capital, le repas eucharistique, était plus spécifiquement chrétien. Ce fut, dans l’Eglise des Gentils, le grand mystère, sans lequel on n’aurait pas trouvé que le christianisme fût une religion parfaite.

Il y avait déjà un culte organisé dans les communautés apostoliques, et la promptitude avec laquelle il se constitua montre bien qu’il répondait à une nécessité intime, inéluctable, du nouvel établissement. L’impossibilité de gagner des prosélytes à une religion sans formes extérieures et sans actes sanctifiants aurait été absolue : il fallait que le christianisme fût un culte, sous peine de n’exister pas. C’est pourquoi il fut, et dès son origine, le culte le plus vivant qui se puisse imaginer. Essayons seulement de nous représenter ces baptêmes, avec l’imposition des mains et les manifestations sensibles de l’esprit divin, cette fraction du pain et ce repas où l’on sentait présent le Maître qui venait de quitter la terre, les chants d’actions de grâce qui s’envolent des cœurs, les signes, parfois étranges, d’un enthousiasme qui déborde, N’est-il pas vrai que, s’il n’y a là aucune