Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/37

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bon aussi d’ajouter que « ce ne sont pas des écrits de parti », et que l'on s’était trompé naguère en leur attribuant certaines tendances générales qui en auraient fait de véritables manifestes* au profit de Pierre, de Paul, ou de la conciliation entre les deux apôtres. Mais c’est résumer bien sommairement, et de façon peu exacte, l’histoire de la composition des Evangiles, que de présenter celui de Marc comme une œuvre de première main, ceux de Matthieu et de Luc comme ayant été composés d’après Marc et une autre source [1], celui de Jean comme fondé sur une tradition spéciale, bien que difficile à reconnaître [2]. Le caractère primitif de Marc est-il si indiscutable ? Ne faut-il pas admettre au moins une troisième source pour Luc ? Et la tradition spéciale du quatrième Evangile ne s’évanouit-elle pas à mesure que l'on pénètre mieux le sens de ce livre mystérieux ?

Quand on examine les textes et leur rapport, en négligeant de regarder et de suivre la vie des idées, le développement des croyances et

  1. P. 15.
  2. P. 13.