Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/48

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consistance que les généalogies davidiques du Sauveur, dans Matthieu et dans Luc, et signifier la même chose, c’est-à-dire que Jésus est le Christ. Des remarques analogues seraient à faire sur la date assignée par Jean à la mort de Jésus : la coïncidence de cette mort avec l’immolation de l’agneau pascal [1], qui, d’après les Synoptiques, aurait été mangé la veille [2], fait probablement partie du système d’adaptations symboliques qui domine tout le récit johannique de la passion. Toutes ces hypothèses, plus ou moins probables, qu’il serait facile de multiplier, n’aboutissent qu’à soulever devant les théologiens une série interminable de difficultés, parce que le critique, en portant le principal de son attention sur les faits littéraires, laisse trop souvent l’histoire sans explication, et non seulement l’histoire du christianisme naissant, mais l’histoire même de la composition des Evangiles. Les divergences des Synoptiques entre eux, celles de Jean à l’égard des Synoptiques ont été soigneusement relevées, et l’on a ainsi fixé à l’autorité historique

  1. Cf. JEAN, XVIII, 28.
  2. Cf. MARC, XIV, 12 ; Luc, XXII, 7, 15.