Page:Loisy - L'évangile et l'église, 1904.djvu/62

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Toutefois, les spéculations théologiques de Paul et de Jean ne dépassent pas le cadre historique de l’Evangile primitif. Il semblerait même que Paul le rétrécit, puisque, tout en voyant dans Jésus la manifestation terrestre du Christ éternel, il considère surtout comme actes messianiques la passion et la résurrection du Sauveur. Quant à Jean, il limite au ministère de Jésus la manifestation du Verbe, dont l’incarnation semble même ramenée, pour la perspective, à la circonstance du baptême, et n’a d’autre raison d’être que la révélation qui se fait dans l’enseignement, les miracles, la mort et la résurrection du Christ. L’idée johannique est toujours une vue de foi, d’une foi qui, pour apprécier dignement le rôle de Jésus, s’aide des éléments les plus élevés de la philosophie religieuse en ce temps, et qui s’exprime dans le langage de cette philosophie mystique : le Christ est la manifestation sensible du Verbe éternel, et le quatrième Évangile, description symbolique de cette vérité, est une sorte d’incarnation, la révélation, par les images allégoriques des discours et des récits, du Christ vie et lumière de l’humanité.

Mais on a voulu connaître les antécédents