Page:Lombard - Essai historique sur l’introduction du christianisme dans l’île de Tahiti.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y paraissent couvertes de fleurs, les bras nus, la poitrine ornée de coquillages et vêtues d’une robe blanche[1].

Quand un Tahitien mourait, son corps était placé sous une plate-forme élevée sur quatre poteaux et surmontée elle-même d’un petit toit. Là, le mort était gardé par les proches parents du défunt qui, en signe de deuil, se déchiraient la figure et le corps avec des dents de requin.

Les chefs avaient tous les honneurs du toupapou ; mais leurs corps placés sur la même plate-forme étaient embaumés.

Au bout d’un certain temps on recueillait les ossements des morts pour les enterrer dans le marae (temple) de la famille. Le corps seul était enterré dans le marae à une petite profondeur. La tête en était détachée et on la portait dans un lieu secret et éloigné. Là, l’esprit du mort était à l’abri de toute souillure et on allait l’y consulter[2]

Moerenhout définit le tabou, mesure sanitaire et mesure de police à la fois, une « loi ou ordonnance du grand prêtre en vertu de laquelle tel ou tel objet était sacré ou interdit »[3]. Le tabou pouvait s’appliquer à tout.

Comment ne point dire un mot de la guerre qui a, hélas ! toujours constitué une bonne part de l’activité de ces indigènes ? Les causes de guerre étaient très diverses : refus de reconnaître le pavillon royal que pro-

  1. Dumont d’Urville. Voyage autour du monde, Vol. II, page 71 et suiv.
  2. Id.
  3. Voyage aux îles tes du grand Océan, Vol. I, p. 529.