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vaient leur être favorables. Parmi ces dieux était Hirè, le dieu des voleurs. D’autres dieux favorisaient des actes plus infâmes que le vol. Les Atouas ne se vengeaient que des offenses qu’on leur faisait personnellement, et notamment du mépris qu’on faisait d’eux.

Tous les Atouas n’habitaient pas les cieux ; quelques-uns avaient fixé leur demeure dans les vallées, sur le sommet des montagnes, dans la mer ou près de quelque rocher, Les Oromatouas étaient les dieux domestiques. Ces dieux punissaient les dissensions qui s’élevaient dans la famille. C’étaient les esprits des hommes et des enfants morts.

Tous les dieux dont nous venons de parler étaient l’objet d’un culte. Le culte se rendait dans le marae ou temple.

Le marae consistait en un autel entouré d’une enceinte, palissade ou mur. Cet autel était formé de pierres rectangulaires superposées ; mais comme le parallélépipède qu’elles formaient était de plus en plus petit à mesure qu’on approchait du sommet, ces pierres, formaient des degrés et le monument avait une forme pyramidale. La base de la pyramide atteignait quelquefois une longueur de 300 pieds et la hauteur était souvent de soixante.

Le marae se trouvait toujours dans des lieux isolés où l’entouraient des arbres majestueux. Le peuple avait pour lui le plus grand respect. Du reste le marae était tabou (chose sacrée).

Dans le marae il y avait aussi quelquefois les images des atouas, taillées grossièrement dans le bois ou la pierre et devant lesquelles les prêtres faisaient les prières et