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Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/102

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Cependant, Oreille-Pendante et moi nous nous risquâmes un jour jusque-là. Nous ne nous serions jamais autant éloignés si nous n’avions été occupés à taquiner un tigre, le vieux Dent-de-Sabre lui-même. De bonne heure le matin, nous l’avions aperçu dans la forêt, et, du haut des branches où nous courions en sûreté, nous fîmes un vacarme infernal qui avertit tous les habitants de la forêt de l’approche du vieux tigre.

Ne rencontrant aucun gibier devant lui, il se mit en colère et lança vers nous des rugissements en fouettant l’air de sa queue. Parfois, il s’arrêtait et nous regardait longuement, comme s’il cherchait en son cerveau quelque stratagème pour nous atteindre. Mais nous nous moquions de lui et le bombardions de brindilles et de bouts de branches.

Poursuivre ainsi certains fauves constituait un des sports favoris de la horde. Parfois la moitié de la tribu harcelait dans les arbres un tigre ou un lion rencontrés en plein jour. Nous y goûtions une sorte de revanche : en effet, plus d’un membre de la horde, pris à