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Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/104

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Profitant de ce qu’ils ne nous voyaient pas, nous les observâmes un long moment. C’étaient des chiens sauvages. Une fente horizontale dans la muraille rocheuse indiquait évidemment l’abri où leur mère les avait laissés et où ils auraient dû rester s’ils eussent été obéissants. Mais la vie qui bouillonnait en eux avait poussé ces chiots à sortir de leur gîte pour s’ébattre au soleil, comme elle nous avait incités, Oreille-Pendante et moi, à quitter la forêt.

J’ignore de quelle façon leur mère les aurait punis, si elle les avait surpris. Mais Oreille-Pendante et moi la devançâmes. Mon compagnon me lança un coup d’œil significatif, et nous bondîmes en avant. Les petits chiens ne connaissaient pas d’autre refuge que leur caverne, dont nous leur barrions l’entrée. Un d’eux se jeta entre mes jambes. Je m’accroupis et l’agrippai. Il enfonça ses petites dents aiguës dans mon bras, et, saisi par la douleur, je le lâchai. L’instant d’après, il s’était faufilé dans la fissure.

Oreille-Pendante, se démenant avec le second chiot, me décocha un regard de mépris,