Aller au contenu

Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’arbre se retourna, précipitant mon compagnon sous l’eau. Trois fois il essaya de remonter à la surface, mais trois fois il disparut sous l’énorme souche. Enfin il réussit à s’y cramponner, mais il bégayait de peur.

Il ne pouvait rien faire, ni moi non plus. Nous ignorions tout de la natation. Nous étions déjà trop éloignés des formes les plus inférieures de la vie pour nager d’instinct et pas encore assez avancés dans notre évolution pour envisager la nage comme une difficulté à vaincre. Inconsolable, j’errai le long de la rive, me tenant aussi près que je le pouvais de l’involontaire voyageur. Il gémissait et criait si fort qu’il aurait pu ameuter tous les carnassiers des alentours.

Les heures s’écoulaient. Le soleil monta au-dessus de nos têtes et commença sa descente à l’ouest. Le vent léger se calma, laissant Oreille-Pendante sur son tronc d’arbre flottant à cent mètres environ de la rive. Alors, je ne sais comment, Oreille-Pendante fit une grande découverte. Il se mit à ramer avec ses mains. Tout d’abord ses progrès furent lents et livrés au hasard ; bientôt il se