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Page:London - Avant Adam, 1974.djvu/211

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rugissement des lions. Mais la lune se leva. Rassurés par sa clarté, nos frayeurs se calmèrent et l’air tiède nous invita à la gaieté.

Le lendemain matin, nous surprîmes deux coqs ébouriffés qui se battaient avec une telle ardeur qu’ils ne se rendirent pas compte de notre présence. J’allai droit vers eux et les saisis par le cou. Ainsi nous eûmes un délicieux repas de noces. Au printemps, il était aisé d’attraper des oiseaux. Une autre nuit, au clair de lune, du haut d’un arbre, la Rapide et moi fûmes témoins d’une lutte épique entre deux élans. Soudain un lion et une lionne rampèrent vers eux, inaperçus, et les terrassèrent.

Je ne saurais dire combien de temps nous aurions vécu dans le nid de la Rapide si un jour, durant notre absence, l’arbre n’eût été frappé par la foudre. De grosses branches furent brisées et le nid démoli. Je commençai de le rebâtir, mais la Rapide ne voulut point y dormir. Comme je le constatai par la suite, elle éprouvait une peur morbide de l’orage et il me fut impossible de la persuader de remonter dans notre arbre.