pirogue. Trois hommes pagayaient, dont l’un n’était autre que le vieux chasseur ratatiné. Ils atterrirent sur notre grève ; le vieillard avança en boitant sur le sable et examina nos cavernes.
Au bout de quelques minutes, ils s’éloignèrent mais la Rapide en demeura toute saisie d’effroi. Tous nous avions eu peur, mais pas au même degré qu’elle. Toute la nuit, elle gémit, pleura et ne put tenir en place. Au matin, elle prit l’enfant dans ses bras, et par ses cris aigus, ses gestes et son exemple, elle m’encouragea à fuir une seconde fois.
Au nombre de huit (tout ce qui restait de la horde) les autres demeurèrent dans les cavernes. Leur situation était sans aucun espoir. Même si les hommes du Feu ne reparurent point, ils durent mourir prématurément sous ce climat malsain. Notre organisme ne pouvait résister à la vie sur ce littoral glacé.
Nous nous dirigeâmes vers le Sud, longeant le grand marécage pendant des journées entières, sans jamais nous y