Cette immobilité et ce silence m’étaient, semble-t-il, commandés. Je ne devais pas crier, malgré ma frayeur ; l’instinct m’ordonnait de rester là, assis, en attendant je ne sais quoi. Le sanglier écarta les fougères et avança dans la clairière. Une lueur meurtrière brillait dans ses prunelles. Il agita la tête vers moi de façon menaçante, avança d’un pas, puis d’un second, et d’un troisième.
Alors, je poussai un cri, un hurlement aigu et pénétrant. Cette fois encore, je devais obéir à cette vie intérieure. En effet, un autre cri, à peu de distance, répondit au mien. Le sanglier, déconcerté, se balançait sur ses pattes, hésitant, lorsqu’une apparition surgit à côté de nous.
Ma mère ressemblait à un grand orang-outang, ou à un chimpanzé, et, cependant, elle en différait par certains détails. Son corps, plus puissant, était moins velu, ses bras étaient moins longs, ses jambes plus grosses. Elle ne portait d’autre costume que sa toison naturelle. Et je vous jure que c’était furie quand elle se mettait en colère.