volonté. Sans difficulté, nous parvenions à nous gratter entre les épaules et à lancer des pierres avec nos pieds. Maintes fois je me suis livré à cet exercice : raidissant les genoux, je me pliais sur les hanches et touchais le sol, non pas du bout de mes doigts, mais avec mes coudes. Quant à la chasse aux nids d’oiseaux… Je voudrais que les gamins du vingtième siècle eussent pu nous voir ! Seulement, nous ne faisions point collection d’œufs, nous les gobions.
Je me rappelle… mais n’anticipons pas ! Tout d’abord, je désirerais vous parler de mon amitié avec Oreille-Pendante. Très jeune, je me séparai de ma mère, sans doute parce qu’après la mort de mon père elle prit un second époux. Mes souvenirs de cet homme restent vagues, et plutôt défavorables. Très mince, et d’apparence fragile, il était bavard et maintenant encore, quand j’y songe, son infernal babillage continue à me crisper les nerfs. Son inconséquence l’empêchait de suivre la moindre idée. Quand je vois des singes dans une cage, je pense à lui, car il avait une allure tout à fait simiesque.