était sérieuse, car je boitai de la hanche meurtrie pendant au moins une semaine.
Comme je demeurais là, étendu dans les buissons, un sentiment de solitude s’empara de moi et je constatai non sans amertume que je n’avais plus de foyer. Je pris la résolution de ne plus retourner vers ma mère et mon beau-père. Je fuirais au loin, à travers les forêts, et choisirais un arbre où je nicherais seul. Quant à la nourriture, je savais où en trouver. Depuis plus d’un an, je ne dépendais plus de ma mère pour m’alimenter. Elle me donnait simplement son aide et sa protection.
Je rampai doucement hors des buissons. Une fois je me retournai et aperçus le Jaseur qui continuait de chanter en se balançant sur l’arbre. Ah ! Il n’était guère plaisant à voir. Connaissant suffisamment les précautions à prendre à travers la forêt, je déployai une extrême prudence dans ce premier voyage solitaire.
J’avançais sans m’inquiéter du but, n’ayant qu’une seule idée en tête : m’éloigner autant que possible du Jaseur. Je grimpai dans les arbres et pendant des heures entières je