projets et il était rare que nous les missions à exécution. Nous mangions quand nous avions faim, buvions quand nous avions soif, évitions nos ennemis carnivores ; nous nous abritions dans nos cavernes à la tombée de la nuit, et le reste de notre existence se passait à jouer. Nous étions très curieux, faciles à divertir, seule la colère ou le danger nous rendaient graves et sérieux, mais dès que la menace se dissipait, notre gaieté reprenait le dessus.
Illogiques, sans aucune suite dans les idées, nous n’envisagions jamais les conséquences de nos actes. Les hommes du Feu se montraient bien supérieurs à nous, car ils possédaient toutes ces qualités qui nous faisaient entièrement défaut. Toutefois, en certaines circonstances, surtout dans le domaine émotionnel, nous étions capables d’une grande constance. La fidélité des couples monogames auxquels j’ai déjà fait allusion peut s’expliquer par l’habitude, mais il n’en saurait être de même pour mon affection envers la Rapide, et pour la haine immortelle entre moi et Œil-Rouge.