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apprendre qu’il était, ce même jour, reparti vers le Nord.

Ma femme me conseilla d’acheter pour le chien, un superbe collier, orné de clous dorés. Spot en témoigna aussitôt sa reconnaissance, en étranglant, une heure après, le chat angora favori de sa maîtresse.

Depuis que j’ai retrouvé ce Spot, j’ai cessé net d’engraisser. Mon appétit n’est déjà plus aussi bon, et je dépéris, m’affirme ma femme.

Pas plus tard qu’hier soir, Spot a pénétré dans le poulailler de mon voisin de droite, Mr Harvey, et a tordu le cou à dix-neuf de ses plus beaux poussins. Je devrai, bien entendu, les payer. Mes voisins de gauche ont eu, la semaine dernière, avec ma femme, à cause de Spot, une violente querelle. Ils s’apprêtent à déménager.

Jamais je ne pourrai me débarrasser de ce chien. J’en ai désormais pour la vie. Car j’ai la conviction qu’il ne prétendra pas mourir avant moi.

Comprenez-vous, maintenant, pourquoi j’en veux à cet abject Stephen Mackaye ? Pourquoi je ne lui pardonnerai jamais, non, jamais, ce qu’il m’a fait ?


NOTES