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Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/205

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Le jeune homme n’en était encore qu’à sa seconde croisière et commençait à peine son apprentissage. Il manquait surtout d’expérience pour l’évaluation exacte des perles et craignait sans cesse d’être trompé.

Mais quand Mapouhi lui présenta la perle en question, il eut peine à dissimuler sur son visage la surprise qu’il éprouvait. Ça, c’était quelque chose !

En bon marchand, il feignit pourtant l’indifférence.

La perle était du calibre d’un œuf de pigeon, parfaitement sphérique et d’une opalescente pureté, où se jouait une lumineuse féerie d’arc-en-ciel.

Elle semblait réellement frissonner et vivre. Jamais Raoul n’avait vu pareille splendeur. Et, quand Mapouhi posa la perle dans sa main, il la trouva étonnamment lourde. Il tira une loupe de sa poche et, minutieusement, examina la perle. Elle était sans tâche et sans défaut.

Sa lumière semblait, au soleil, se fondre dans la clarté de l’atmosphère ambiante. Elle émettait, dans l’ombre, un rayonnement doux, semblable à celui de la lune nouvelle. Raoul la laissa tomber dans un verre d’eau, où son poids la fit aussitôt descendre au fond, et où elle apparut si translucide qu’à peine était-elle encore visible.

« Combien veux-tu de la perle, Mapouhi ? demanda-t-il d’un air détaché.

— Je veux… », commença Mapouhi.

Et derrière lui, encadrant sa figure sombre, se