Aller au contenu

Page:London - Contes des mers du Sud, trad. Postif et Gruyer, 1948.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que depuis des jours et des jours l’homme auquel il s’était confié le trimbalait ainsi sur l’océan, avec son navire en feu, faisant sans cesse miroiter à ses yeux le bienheureux asile d’une terre toujours fuyante ?

La supposition paraissait, à la réflexion, peu vraisemblable, puisque Mac Coy avait volontairement exposé sa propre vie dans cette aventure. Et pourtant !

Quoi qu’il en fût, le capitaine Davenport s’était buté à cette idée et ne pouvait plus la chasser de son cerveau. IL y avait dans les tribulations sans nom qu’il subissait, quelque infernale diablerie,

Et, s’il avait osé, il se serait jeté aux genoux de Mac Coy, il les aurait pressés dans ses bras et, devant cet homme énigmatique et toujours souriant, qui semblait simple comme un enfant, dont la voix était douce comme celle d’une femme, il se serait humilié jusqu’à demander grâce et pitié.

L’aurore montra, une fois de plus, des cocotiers qui semblaient surgir des flots.

« C’est le point extrême de Makémo que nous apercevons, dit Mac Coy. Vous constaterez par vous-même, capitaine, que je ne vous avais pas trompé.

« Et tenez. Voici, vers la droite, Kation, nettement visible…

« Mais le vent est insuffisant pour nous permettre, avec le courant frénétique qui nous en-traîne, de rallier l’une ou l’autre de ces îles.