tendu, en regardant le Moosehide Mountain[1] comme pour lui confier son secret.
— Bon ! ne soyez pas avare de votre science, dit Scott un peu aigrement, après quelques minutes d’attente. Quelle est votre idée ? Crachez-nous cela.
Matt retourna son pouce vers Croc-Blanc.
— Loup ou chien, c’est tout un ; celui-ci a déjà été apprivoisé.
— Non !
— Je dis oui. N’a-t-il pas déjà porté des harnais ? Regardez à cette place, vous y verrez la marque qu’ils ont laissée sur sa poitrine.
— Matt, vous avez raison. C’était un chien de traîneau, avant que Beauty-Smith eût acquis l’animal.
— Et je ne vois pas d’obstacle à ce qu’il le redevienne.
— Qu’est-ce qui vous le fait penser ? demanda Scott avec vivacité.
Mais, ayant considéré Croc-Blanc, il reprit un air désolé.
— Nous l’avons depuis deux semaines déjà et, s’il a fait des progrès, c’est en sauvagerie.
— Il faudrait que vous me laissiez agir à mon gré. Il y a une chance encore que nous n’avons pas courue. C’est de le lâcher pour un moment.
Scott eut un geste d’incrédulité.
— Oui, je sais, reprit Matt. Vous avez essayé déjà de le détacher, sans seulement parvenir à vous en approcher. Mais voilà, vous n’aviez pas de gourdin.
- ↑ « Montagne de la Peau-d’Élan ». (Note des Traducteurs.)