Matt eut un mouvement des épaules.
— C’est à risquer. C’est le seul moyen de nous renseigner.
— Pauvre bête ! murmura Scott, avec pitié. Ce qu’elle attend, c’est quelque signe d’humaine bonté.
Et, ce disant, il alla vers la cabane. Il y prit un morceau de viande, qu’il revint jeter à Croc-Blanc, lequel bondit à distance, soupçonneux et attentif.
À ce moment, un des chiens vit la viande et se précipita sur elle.
— Ici, Major ! cria Scott.
Mais l’avertissement venait trop tard. Déjà Croc-Blanc s’était élancé et avait frappé. Le chien roula sur le sol. Lorsqu’il se releva, le sang coulait, goutte à goutte, de sa gorge et traçait sur la neige une traînée rouge.
— C’est trop de méchanceté ! dit Scott. Mais la leçon est bonne.
Matt s’était porté en avant pour châtier Croc-Blanc. Il y eut un nouveau bond, des dents brillèrent, une exclamation retentit. Puis Croc-Blanc, toujours grondant, se recula de plusieurs mètres, tandis que Matt, qui s’était arrêté, examinait sa jambe.
— Il a touché droit au but, annonça-t-il, en montrant la déchirure de son pantalon, celle du caleçon qui était dessous, et la tache de sang qui grandissait.
— Il n’y a pas d’espoir avec lui, je vous l’avais bien dit, prononça Scott, avec tristesse. Après toutes nos méditations à son sujet, la seule con-