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Page:London - Croc-Blanc, 1923.djvu/254

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XXII

LA TERRE DU SUD

Croc-Blanc reprit terre à San-Francisco. Il fut stupéfait. Toujours il avait associé volonté d’agir et puissance d’agir. Et jamais les hommes blancs ne lui avaient paru des dieux aussi merveilleux que depuis qu’il trottait sur le lisse pavé de la grande ville. Les cabanes, faites de bûches de bois, qu’il avait connues, faisaient place à de grands bâtiments, hauts comme des tours. Les rues étaient pleines de périls inconnus : camions, voitures, automobiles. De grands et forts chevaux traînaient d’énormes chariots. Sous des câbles monstrueux, tendus en l’air, des cars électriques filaient rapidement et cliquetaient, à travers le brouillard, hurlant leur instante menace, comme font les lynx, dans les forêts du Nord.

Toutes ces choses étaient autant de manifestations de puissance. À travers elles, derrière elles, l’homme contrôlait et gouvernait. C’était colossal et terrifiant. Croc-Blanc eut peur, comme jadis, lorsque arrivant du Wild au camp de Castor-Gris, quand il était petit, il avait senti sa faiblesse devant les premiers ouvrages des dieux. Et quelle